24 Janvier 2025
Quand j'ai lu cet article, j'ai éprouvé de la peine et de la colère...
Je dis merci à cette dame qui a vécu l'horreur et qui finalement est... pleine d'espoir.
À son arrivée à Auschwitz-BIrkenau, Ginette Kolinka ne se dit pas constamment qu'elle risque la mort. En fait, raconte-t-elle, "je ne me disais rien du tout". "Du jour où je suis rentrée dans le camp de Birkenau, j'ai perdu tout ce qui était mon être humain. Je suis devenue... plus rien du tout. J'étais un toutou, on me commandait, je le faisais. Alors, est-ce que c'est pour tous les camarades comme ça ? Ou est-ce que c'est simplement pour moi, parce que j'avais des remords ?"
À l'époque, elle s'estime en effet responsable de la mort de son père et de son petit frère. "Je leur ai dit de monter sur les camions. Les nazis, à la descente du fameux voyage qu'on a fait, nous ont dit : si vous êtes fatigué, si vous êtes malade, il va falloir marcher 4 kilomètres. J'ai du coup conseillé à mon père et à mon petit frère de prendre ce camion. C'était pour les emmener vers les chambres à gaz. Mon père avait 61 ans et mon petit frère 12 ans. Donc ils étaient faits pour mourir. Mais c'est moi qui leur ai dit [de monter dans les camions]. Et toujours, toujours, je me suis sentie responsable alors que je ne l'étais pas du tout."
Quand on arrive au camp, "on vous met nu. Moi, je n'ai pas vu d'hommes, mais des femmes, vous ne les connaissez pas, on vous met nue. Ça a été pour moi la pire des choses. Et puis après, on va vous tatouer, on va vous enlever vos cheveux, les poils du sexe, toujours devant tout le monde. Vous imaginez, les poils du sexe ? Vous avez tout le monde que vous ne connaissez pas, tout ce qui était pour nous humilier."
Aujourd'hui, les survivants sont de moins en moins nombreux pour raconter l'horreur de la Shoah. Mais Ginette Kolinka n'est pas inquiète pour autant. "Ce n'est pas mon problème. Pas du tout, pas du tout, pas du tout. Il y a des historiens, des livres, les gens qui seront intéressés trouveront toujours moyen de s'y intéresser. Et ceux qui veulent dire que ça n'a pas existé, diront toujours que ça n'a pas existé. Et je compte sur ceux qui nous ont écoutés pour crier haut et fort : nous, on a vu. Pour l'instant, on les a calmés [les négationnistes], avec des contraventions et de la prison. Mais s'il n'y a plus de survivants, d'autres seront là pour dire."
Oui Madame, nous n'oublierons jamais cette terrible page de l'histoire.
Pour ma part, je resterai vigilante face à tout discours de haine.
Bon vendredi!